dimanche 29 mai 2016

Les années 1930: les années sombres

Aux Etats unis, la crise financière se transforme en crise bancaire. Les banques sont victimes directement de la crise boursière en raison des prêts qu'elles ont accordés. Les banques ne pouvant faire face à cette demande de retrait massif , le système bancaire enregistre en conséquence une multiplication de faillites qui s'enchaînent dans un processus cumulatif  de perte de confiance .


Pour les entreprises industrielles , à la raréfaction du crédit liée aux difficultés bancaires vient s'ajouter la contraction des débouchés , deux facteurs qui provoquent  l'arrêt brutal des investissements malgré la baisse des taux d'intérêt. Pour écouler leur production, les industriels sont contraints de baisser les prix, faisant  ainsi entrer l'économie  américaine en déflation .

L'impact de ces difficultés sur l'emploi est considérable , le taux de chômage se rapproche des 25% de la population active en 1933 et les salaires  connaissent une baisse significative .

A travers le New deal, l'administration américaine  cherche à relancer  l'économie . La mesure la plus emblématique et la plus connue est le programme de la Tenessee-ValleyAuthority(mai 1933). A travers cette organisation se met en place une politique de grands travaux  qui annonce les politiques keynésiennes s'appuyant sur le mécanisme du multiplicateur  d'investissement .

La sécurisation des marchés financiers est également une des priorités du gouvernement . A cet effet , la loi sur la vérité des actions est votée en 1933 afin qu'une plus grande transparence soit mise lors de l'émission de nouveaux titres. Historiquement plus importante encore la décision en 1934 de créer la sec (Securities and exchange  Commission) qui depuis lors est chargée de surveiller les activités boursières .

Le New deal  se traduit enfin par un virage plus social dans la politique américaine avec des mesures visant  à améliorer les conditions de travail et de vie des salariés .

En France , l'originalité dans les politiques mises en œuvre apparaît plus tardivement  avec  l'arrivée au pouvoir  du Front Populaire en 1936. L'originalité réside ici dans la volonté  d'inverser l'ordre des priorités entre le financier , l'économique et le social.

La politique menée qualifiée de politique du "pouvoir d'achat " repose essentiellement sur la mesure phare  de réduction du temps de travail .En conséquence , la durée légale  du travail hebdomadaire passe  de 48h à 40heures , modifiant ainsi considérablement la réforme de 1919 qui avait institué  la journée  de 8 heures à  raison de 6 jours par semaine

De la grande guerre à la grande crise

Après la meurtrière parenthèse de la Première Guerre Mondiale , les grandes puissances économiques vont reprendre leur élan dans le cadre du capitalisme libéral hérité de la révolution industrielle . Toutefois , les rapports de force  ont changé , les états unis ont , en effet , profité  de leur participation militaire tardive au conflit. On peut même considérer que le nouveau monde à tiré profit commercialement et surtout financièrement du conflit sur le vieux .

Les états unis vont surmonter la crise de reconversion de l'après guerre (retour vers une production civile ) et connaître une période de prospérité comme jamais ils n'en ont connu jusque -là . L'Amérique devient la puissance économique dominante , les Américains consomment  alors la moitié de l'énergie électrique mondiale . Les ressorts de cette expansion sont à chercher dans l'efficacité apportée par le taylorisme .

Les Américains découvrent alors l'ère  de la consommation et de la production de masse .Si les biens d'équipement ménagers se diffusent (réfrigérateurs, radiateurs, aspirateurs .. ) l'évènement économique  majeur  de cette époque  reste l'avènement de l'automobile  comme produit  accessible  au plus grand nombre.

Toutefois la crise de 1929 oblige à revoir l'analyse  économique  des années 1920 et à considérer comme factice la prospérité  observée  au cours de cette décennie . La croissance reposerait  notamment  sur le caractère artificiel  de la hausse  de la demande  stimulée à la fois par la publicité et par le crédit .

Les performances de l'industrie américaine semblent  justifier  la hausse  des cours boursiers.   Cependant , il est beaucoup plus surprenant de constater que les deux phénomènes ne se réalisent  pas  dans les mêmes proportions . La rationalité  économique perd encore un peu plus de sa substance en Juin 1929 lorsque les chiffres de la production automobile  commencent à chuter , alors que les cours boursiers continuent leur progression à la hausse .

Début octobre , les cours boursiers deviennent très instables . La catastrophe débute  le "jeudi noir" du 24 octobre 1929 et se poursuit  le "mardi noir " du 29 octobre : 16 millions  de titres sont offerts à la vente et les cours chutent à nouveau  de plus de 40 points . La chute ne s'arrêtera plus jusqu'en 1933 et la crise va se diffuser à l'ensemble de l'économie américaine .

il est bien évident que le krach boursier est la suite logique de la folie spéculative . Pour certains  auteurs , la spéculation est la conséquence d'une politique monétaire  laxiste de la banque centrale américaine favorisant l'endettement  des agents  à des fins de placements boursiers.

Mais s'il y a eu crise  boursière , celle-ci s'explique aussi par la faiblesse de l'économie réelle. L'analyse  des faiblesses de l'économie  réelle renvoie à la question de la surproduction ou de la sous -consommation. On peut constater que les années 1920 restent marquées par l'émergence de la production de masse et l'idée que la consommation ne parvient à s'ajuster que par un certain nombre d'artifices (développement du crédit notamment )

dimanche 22 mai 2016

La révolution industrielle ou l'entrée dans le monde économique moderne

Il est communément admis que la révolution industrielle  a été précédée d'une révolution agricole . Cette première révolution se serait déroulée approximativement au cours  de la période 1680-1720. Elle s'explique par des transformations dans l'organisation générale de la production avec l'abandon de  l'exploitation collective et la mise en place de parcelles individualisées . Le souci de faire fructifier leur domaine va pousser à l'innovation les grands propriétaires .

Les surplus agricoles ainsi dégagés vont permettre un développement démographique jamais connu jusqu'à alors .Cette évolution démographique contribue à fournir des facteurs de production en plus  grand nombre, mais également à  stimuler la demande (octroie de terres cultivables aux femmes ). On peut considérer  qu'il s'agit là de deux éléments importants dans le décollage de l'industrie .La réponse apportée par l'industrie à la hausse de la demande agricole n'a pu se faire que grâce à de multiples innovations  dans la métallurgie et le textile (coton) .

le Passage de l'artisanat à l'industrie ne peut se faire sans que certains individus n'en assurent le financement .ces acteurs , les capitalistes vont faire appel à d'autres agents  "les salariés" qui acceptent de vendre leur force de travail  dans cette nouvelle organisation de la production . le capitalisme va ainsi prendre forme au cours du XIX siècle avec l'apparition des sociétés anonymes (vers 1856 en angleterre, et vers 1867 en France )

Histoire économique

Débutée à la fin du XVIII siècle au Royaume -Uni et se diffusant au cours du XIX siècle , la révolution industrielle génère des mutations économiques , avènement du capitalisme et du libéralisme , mais également des changements  essentiels dans le fonctionnement même des sociétés avec l'apparition des classes sociales puis rapidement leur rivalité .

Si la Première Guerre mondiale met un coup d'arrêt à cette expansion et marque la fin de la domination  européenne , les nouvelles règles économiques et sociales qui semblent sources de progrès se généralisent au cours des années 1920 qui se terminent par la Grande crise de 1929.
Cette crise va plonger les pays industrialisés dans des difficultés suffisamment importantes pour que de nouvelles approches en matière de politique économique soient adoptées. Les années 1930 vont ainsi annoncer les interventions que de nombreux Etats vont mettre en place  dans le domaine économique et social de façon plus significative encore après la seconde Guerre Mondiale .

Peut on établir un lien entre la pensée économique contemporaine et les décisions politiques?

La pensée économique contemporaine s'exprime sous forme de théories , de recherches , de concepts . Ses champs d'analyse et ses méthodes sont multiples , plus ou moins inspiré de la situation réelle . La décision politique cherche à infléchir  la situation économique  réelle . ces deux domaines sont donc plus naturellement liés . Les décisions politiques peuvent s'appuyer  sur une réflexion économique , constituer  un objet de recherche en économie .

Les décisions politiques peuvent s'inspirer des théories économiques .En effet, les dirigeants économiques  prennent la plupart  de leur décisions en référence à des courants théoriques .

Ainsi la théorie keynésienne a conduit aux politiques de relance, le monétarisme  à la rigueur monétaire . Le renouveau néoclassique a inspiré de nombreuses politiques libérales au cours de la décennie  quatre vingt. Plus particulièrement , le reaganisme s'appuyait sur la réflexion des économistes de l'offre . Aujourd'hui, les théories  de croissance endogène réhabilitent le rôle de l'Etat dans l'économie .

Néanmoins ,il ne faut pas exagérer le rôle de la pensée dans la conduite des politiques économiques . Les gouvernements doivent prendre en compte les diverses contraintes liées à une situation réelle et non théorique (ce qui se passe sur le terrain par exemple les mesures urgentes et brèves à prendre en cas d'inondations, le reste la population doit s'auto éduquer) Ainsi , la réhabilitation du rôle de L'Etat n'annule -t-elle pas l'urgence des déficits  publics .

L'opinion publique , les diverses pressions auxquels sont soumis les gouvernants, l'urgence et l'imprévu de certaines situations réduisent le rôle des théories dans la conduite des politiques économiques .

En outre , la décision politique est un des champs de réflexion de la pensée économique . L'école des choix publics analyse le type de rationalité en œuvre dans la prise de décision politique :  recherche de l'intérêt général (campagnes de publicités à la télé que faire en cas de fortes pluies , communiquées radio pour éduquer la population à faire par elle même ce qui est nécessaire  en cas d'inondations )

ou optimisation d'une trajectoire personnelle ? La théorie des jeux étudie les diverses stratégies possibles pour un gouvernement dans le cadre des négociations (privilégier la formation et l'emploies des burkinabès par la société à qui on donne un appel d'offre )

mardi 17 mai 2016

La théorie des jeux et l'analyse économique

La  théorie des jeux s'inscrit dans le cadre de la décision en univers incertain .Elle prend en compte  les situations  dans lesquelles  il y a interaction entre les choix des acteurs . L'objectif de cette théorie est alors  de déterminer le comportement  des agents rationnels  ayant à prendre une décision sans connaître  celle des autres participants .

Le champs d'application de la théorie des jeux va de la décision d'entreprise en situation  de concurrence  imparfaite  aux comportements sur les marchés financiers en passant par les négociations avec les syndicats . (exemple projet de loi ).

La théorie  des jeux a permis de mettre en évidence  des phénomènes particuliers , ainsi le dilemme du prisonnier  montre que rationalité individuelle et rationalité collective ne correspondent pas  forcément ( le politicien veut se faire réélire , les syndicats veulent plus de droits pour ceux qu'ils défendent , le patronat cherche plus de bénéfices)


Ce dilemme  met en scène deux prisonniers arrêtés et écroués dans des cellules séparées  et connaissant la règle du jeu (tableau ). Chacun  a intérêt à dénoncer , quelle  que soit la décision de l'autre prisonnier . La sanction sera donc alors de 2ans  de prison alors que  la rationalité  collective  aurait conduit  les deux prisonniers à se taire (1 an de prison ) 

La théorie des jeux à mis en évidence  le rôle des croyances c'est à dire des présupposés  et des anticipations , dans la prise  de décision des agents . certaines croyances sont auto- réalisatrices, c'est à dire  qu'elles sont validées à condition d'être partagées , quelle que soit  leur rationalité propre . Ce phénomène à permis  d'analyser  certains aspects du fonctionnement  des marchés financier .

lundi 16 mai 2016

Hétérodoxes et nouvelles voies de recherche en économie


Schumpeter considère l'innovation comme la seule justification du profit . Selon lui , le progrès technique  est à l'origine  d'un processus de destruction créatrice .Pour Schumpeter , l'entrepreneur est l'agent  propagateur  des innovations économiques qui stimulent  la croissance et favorisent  la mise en place  de nouvelles structures . A l'inverse , lorsqu'une technologie arrive à maturité , la croissance  se ralentit . L'innovation fournit donc  aussi une explication des cycles longs .

L'institutionnalisme incorpore les raisonnements  économiques  dans un ensemble  complexe "d'institutions "c'est à dire de règles , d'habitudes , de comportements, de conventions qui déterminent les actes des individus ( ramassage d'ordures tous les vendredi soir  dans une nation comme mesure), des groupes sociaux, des entreprises . Galbraith montre que les entreprises capitalistes peuvent imposer leur loi  au consommateur (théorie  de la filière inversée).   Pour la théorie  des conventions et l'économie  des organisations , les entreprises et les ménages sont réunis  par un ensemble de règles , de conventions , qui organisent leur fonctionnement économique .

Les nouvelles théories de la croissance mettent l'accent sur le rôle de l'innovation. Le progrès technique  est une variable expliquée , qui renvoie à des comportements et à des variables  économiques. La politique  économique  peut donc influencer la croissance  à long terme , ce qui réhabilite le rôle de L'Etat . La macroéconomie  financière  met  en avant  la globalisation financière , qui accroît  les interdépendances entre les pays  et amplifie  les fluctuations réelles de la croissance .

Les analyses d'inspiration marxiste

L'analyse marxistes des crises capitalistes met l'accent sur la sous -consommation des ménages et sur la sur accumulation du capital . Le mercatique , les exportations , les dépenses publiques ne sont alors que des soutiens  permanents à la demande .

Le capitalisme monopoliste d'Etat  interprète l'existence du secteur  public  comme un moyen de lutter contre la baisse  du taux de profit . L'Etat prend en charge les secteurs les moins rentables   et laisse  au secteur privé  les activités les plus lucratives .

La théorie  de l'échange inégal  dénonce l'impérialisme  des pays développés  dans leurs échanges avec le tiers -monde et préconise un développement  accentué .

La théorie de la régulation  explique la crise  actuelle  par la crise du mode de régulation fordiste basée sur la production de masse et la consommation de masse et rendue possible par de forts gains de productivité .

samedi 14 mai 2016

Le renouveau néoclassique

L'intégration des idées keynésiennes dans une optique néoclassique est l'objectif de la théorie du déséquilibre , qui interprètent  les déséquilibres entre l'offre et la demande  comme un ajustement  par les quantités lorsque l'ajustement par les prix est impossible .

Le monétarisme est une contestation plus radicale de Keynes. Hayeck et Friedman s'opposent aux hypothèses retenues  par Keynes , notamment en ce qui concerne les anticipations des agents économiques. Ils montrent les effets négatifs des politiques monétaires d'inspirations keynésiennes et préconisent un strict contrôle  de la masse monétaire , condition de l'équilibre économique  ..

Les théories de l'offre et l'école des choix publics (public choice )s'attaquent à l'intervention de L'Etat , aux dépenses publiques . Laffer  montre que trop d'impôt tue l'impôt . Tullock et Buchanan font le lien  entre le choix public et les processus électoraux .

Les modèles de croissance d'inspiration néoclassique , comme celui de Solow par exemple , partent  de l'optimum concurrentiel néo-classique . Ils tracent le chemin d'une croissance équilibrée à long terme .

La nouvelle micro-économie abandonne les hypothèses les moins réalistes du modèle de concurrence néo-classique . Dans la théorie  des contrats , les agents ne disposent pas du même niveau d'information. La théorie  des jeux inclut les possibilités d'influence des comportements des agents par les décisions des autres .

L'expansion keynésienne

Après la Seconde Guerre mondiale , de nombreux économistes propagent et vulgarisent  la pensée macro-économique  keynésienne . Par exemple , le modèle IS-LM de Hicks et Hansen est une formalisation du système keynésien comportant une  situation d'équilibre  monétaire et réel .

Les analyses keynésiennes de la croissance , à la suite  du modèle d'Harrod et de Domar , montrent que la croissance ne peut être équilibrée  qu'à certaines conditions d'investissement, de consommation et de répartition. D'autres auteurs ont donné une interprétation keynésienne des cycles économiques .

Les relations économiques internationales sont intégrées dans l'analyse keynésienne en considérant  les exportations  comme des moyens de compenser  la faiblesse de la demande intérieure .

L'influence keynésienne sur les politiques  économiques est très grande . L'analyse keynésienne inspire des politiques  axées sur le soutien  à la demande par des moyens monétaires et budgétaires .les post-keynésiens montrent  l'influence positive du budget  de L'Etat  sur l'activité économique . En outre , les systèmes  de comptabilité nationale  sont souvent élaborés sur une base keynésienne

La pensée économique contemporaine

les analyses économiques  contemporaines peuvent être classées  en deux grandes catégories : celles qui reprennent  le champ d'analyse d'un grand  courant  et celles qui s'en distinguent . Les premières sont qualifiées d'orthodoxes et les autres d'hétérodoxes.


Les idées classiques  et néo -classiques , marxistes et keynésiennes ont continué  d'inspirer les économistes bien après la mort de leurs fondateurs . Les concepts sont alors élargis , adaptés  à la période  contemporaine  ou renouvelés , mais la base théorique , les principes fondamentaux demeurent .

Les hétérodoxes tentent  de construire  des modèles  théoriques  totalement nouveaux , souvent en liaison avec d'autres disciplines : histoire ,sociologie.. La pensée économique est constituée  de courants dont l'influence évolue

vendredi 13 mai 2016

En quoi l'analyse keynésienne s'oppose-t-elle aux analyses classiques et néoclassiques?

L'analyse économique keynésienne  s'oppose fondamentalement  aux théories classiques et néoclassiques .Keynes conteste la loi des débouchés, la prépondérance de l'analyse micro -économique  et le libéralisme .

Keynes remet en cause la loi des débouchés . Selon lui , ce sont les débouchés qui créent l'offre et non l'inverse . Les entreprises produisent  ce qu'elles espèrent pouvoir vendre et elles investissent et emploient  en conséquence .

L'analyse keynésienne est d'emblée macro-économique , ce qui est en contradiction avec les néo-classiques pour qui les mécanismes collectifs ne sont que la juxtaposition  des choix individuels . Keynes montre qu'au contraire , un raisonnement individuellement  rationnel  peut être  collectivement néfaste . il s'oppose donc aussi à la main invisible  des classiques .

Enfin , Keynes préconise l'intervention de l'Etat  pour relancer la demande . Au contraire des classiques et des néo-classiques , il croit possibles les déséquilibres économiques persistants, en particulier le chômage . D'après lui , L'Etat doit donc intervenir pour rééquilibrer  les marchés

Les limites de la science économique

La science économique  rencontre  des limites  , quel que soit le courant théorique  considéré : l'impossibilité d'isoler  les comportements économiques , la partialité  des idées et la difficulté de l'expérimentation.

En tant que science sociale , l'économie  traite  des comportements d'individus , de groupes . Or il est souvent  illusoire  de vouloir isoler  le caractère  économique des choix , tant d'autres critères , psychologiques ou sociologiques  par exemple , interviennent également .

Tout théoricien s'appuie  sur un système de références , de croyances, valables dans un contexte  précis , qui détermine son mode  de raisonnement . Ainsi, les vérités économiques  sont partiales .

La mise en expérimentation des lois économiques  nécessiterait d'interrompre  le déroulement  du temps , de pouvoir revenir en arrière . Faute de cela , les économistes  ne peuvent qu'interpréter  l'évolution de certaines variables comme si les autres n'avaient pas changé , ce qui montre la relativité des observations .

Le courant keynesien

John  Maynard Keynes (1883-1946) écrit dans le contexte de la grande crise  économique  des années  trente et tente d'apporter  les moyens de compréhension et un schéma d'action pour lutter  contre les crises .

Son analyse , strictement macro économique , est menée en termes de circuit. Pour lui , la demande est fondamentale , et surtout  la demande effective c'est à dire  la demande anticipée par les  producteurs .C'est elle  qui détermine  les autres éléments  du circuit: production, revenu, emploi ..

L'intervention de L'Etat  dans l'économie est nécessaire , selon Keynes, pour soutenir la demande . Le libre fonctionnement  des marchés  ne conduit  pas forcément  à l'équilibre .Des déséquilibres durables sont possibles , en particulier  sur le marché du  travail ou la demande des entreprises s'ajuste en fonction  de la demande effective  même  si cela ne correspond pas au plein emploi . C'est pourquoi L'Etat doit agir  pour relancer  la consommation et l'investissement .

jeudi 12 mai 2016

Le courant néo -classique

Les économistes néo -classiques s'opposent  à la valeur travail et mettent en avant le rôle  de l'utilité marginale . C'est la satisfaction que procure  la dernière  unité consommée ou une unité supplémentaire d'un bien qui donne  aux biens  leur valeur . Cette satisfaction est normalement décroissante

L'homo oeconomicus est un être fictif , absolument  rationnel, dont  toutes les actions  sont guidées par le souci de maximiser  sa satisfaction . Le raisonnement  néo classique  est avant tout micro-économique : le marginalisme conduit  chaque agent  à comparer  le gain et le coût d'une unité supplémentaire  pour chaque décision économique .

L'équilibre général est obtenu  par la juxtaposition des préférences individuelles des agents , qui donne une courbe d'offre  croissante et une courbe de demande  décroissante . A l'intersection des deux courbes , l'équilibre  est obtenu  et représente un  optimum  de Pareto au sens ou aucune amélioration de la situation d'un agent  ne peut être obtenue sans que celle d'au moins un autre ne soit détériorée. Le réajustement par les prix permet  de revenir  à l'équilibre  en toute situation, ce qui rend impossible les crises durables

Le marxisme en économie

Karl Marx (1818-1883) fonde son analyse  économique sur les tensions sociales engendrées par le capitalisme . La condition ouvrière  de l'époque  lui fait dresser un bilan très négatif du capitalisme  et de développer l'idée d'un autre système .

L'exploitation de la classe ouvrière  repose sur les mécanismes  de création et de répartition de la valeur . Pour Marx , la valeur des biens  provient  exclusivement du travail  nécessaires à leur fabrication: travail vivant , mis en œuvre pour produire ,et travail  mort , déjà incorporé  dans les moyens  de production . Comme  la force de travail est aussi une marchandise, le déséquilibre  offre -demande fait apparaître  une différence  entre  le salaire  et la valeur crée  par la force de travail . L'appropriation de cette plus value  par les capitalistes constitue le fondement de l'exploitation.

Baisse du taux  de profit  et crises capitalistes : la concurrence conduit le capitalisme  à des  crises . Le capitalisme est un système  condamné à disparaître .

Le Courant classique

Le contexte historique dans lequel  se développe le courant  classique est celui de la révolution industrielle  et de l'essor du capitalisme . L'artisanat  cède la place à l'industrie , le machinisme se généralise  et l'exode rural fournit une main d'œuvre  bon marché  pour les capitalistes , chargés  d'apporter  les capitaux en quantité  de plus en plus importante .

La division du travail est un concept fondamental de la pensée classique . Adam Smith (1723-1790) montre , à partir  de l'exemple  d'une manufacture d'épingles , que la productivité permet d'accroître la richesse  des nations , et du bien être économique .

Selon  le principe de la main invisible  lorsque chacun recherche son intérêt personnel , il contribue  à la prospérité  générale . Les lois naturelles  de l'économie , dans un système  concurrentiel  ou les prix jouent un rôle de régulateur , orientent  les décisions  individuelles  vers l'optimum collectif

Selon la loi des débouchés de Jean  baptiste say (1767 -1832), l'offre crée sa propre  demande .D'après  cette loi , toute production de biens entraîne  la distribution du coût  des facteurs , donc des moyens nécessaires à leur acquisition. Selon les classiques , les crises globales de surproduction sont donc impossibles .

Le libéralisme économique est prôné  par les économistes  classiques  comme la meilleur attitude possible  pour l'Etat, illustré par le fameux " laisser  faire , laisser passer ". L'intervention de L'Etat doit être limitée à ses fonctions  d'état gendarme . La circulation des marchandises  doit être facilitée par l'ouverture  des frontières  David Ricardo (1772-1823) montre que le commerce international est favorable  à tous les pays

mercredi 11 mai 2016

Définitions de la science économique


La science économique  naît de la confrontation entre les besoins illimités éprouvés  par les êtres humains et la quantité limitée  de biens  disponibles  pour les satisfaire . Cette science s'attache donc dans un premier temps  à décrire , mesurer , comprendre les choix effectués par les agents  économiques . Dans un second temps , elle cherche à bâtir  des lois et des modèles  pouvant  servir  à guider l'action politique .

La réflexion économique apparaît  chez les philosophes  grecs (Aristote, Platon), qui étudient l'économie  domestique , la gestion de la cité . Au moyen âge , c'est  la morale  chrétienne qui inspire  la pensée économique . Entre le XVI  et le XVIII siècle , les mercantilistes  qui préconisent  l'abondance d'or , l'intervention de L'Etat  et le développement  de la population  rendent la réflexion économique  autonome  mais ne constituent pas encore un courant économique  structuré . Au milieu  du  XVIII siècle , les physiocrates , tout en réduisant  la création de richesses à la production  agricole , donnent une analyse économique  globale  sous forme de circuit  et peuvent  être considéré comme des précurseurs  .

A partir de la  fin du XVIII siècle , de véritables courant théoriques se développent . Leurs divergences portent sur quelques questions fondamentales de l'analyse économique : la valeur des biens provient  -elle  de leur utilité  ou du travail nécessaire à leur fabrication , les déséquilibres  économiques peuvent -ils être  durables , l'économie  est elle gouvernée par des lois naturelles , les problèmes doivent ils  être abordés  de façon microéconomique (comportement individuels )ou macroéconomique (décisions et grandeurs globales )

L'économie est elle une science ?

    L'analyse scientifique commence par des hypothèses  et se prolonge  dans l'expérimentation.

Karl Popper  (1963) indique  qu'une proposition  devient scientifique  quand elle peut être réfutée , c'est à dire quand il est possible  de la confronter  aux faits . une hypothèse scientifique  est donc  une proposition qui comporte  en elle la possibilité de sa réfutation .

La scientificité  d'une hypothèse peut se  comprendre  à travers  la célèbre parabole  du Cygne noir .
Ce n'est pas parce que l'observation nous as conduit à ne rencontrer  que des cygnes blancs que tous les cygnes sont blancs . on peut même dire  que le scientifique  serait plus avancé s'il croisait un cygne  noir , car il prouverait  alors  que tous les cygnes ne sont pas blancs .

En somme ,il est possible  de prouver une erreur (l'existence d'un cygne  noir prouverait  qu'ils ne sont pas tous blancs ), alors qu'on ne peut jamais établir une vérité . une analyse scientifique n'est digne de ce nom que si elle peut être refutée par l'observation  des faits .

Le problème en science économique , vient du fait  que l'expérimentation apparaît difficile . Il semble  inconcevable  de faire des expériences pour savoir si la hausse des taux d'intérêt pourrait accroître le  chômage .

Remarquons  que ce problème  se pose  aussi  pour d'autres sciences "dures ", pour lesquelles les expériences  ne sont pas toujours envisageables : que dire  du clonage  humain, des essais nucléaires ?


ceci revient à remettre en cause le critère  de scientificité  avancé par Popper : ce n'est pas parce qu'on ne peut pas faire d'expérience que la démarche en économie n'est pas scientifique . D'ailleurs ,elle est en partie  possible  si l'on construit des modèles  qui permettent  des simulations à l'aide  d'outils  mathématiques et statistiques

En outre , l'économiste  peut s'appuyer  sur l'histoire  pour valider son modèle théorique: ainsi , peut être  pourrait -on observer , au cours  de l'histoire  , que les périodes de hausse  des taux d'intérêt se sont caractérisées par une hausse du chômage .

Enfin , les hypothèses en économie doivent être entendues  comme des probabilités : le consommateur est le plus souvent  rationnel , et ce n'est pas parce qu'on rencontre un individu qui ne l'est pas (un cygne noir ) que l'hypothèse de rationalité  doit être rejetée .

la méthode de la science économique

 Hypothèses, lois  et modèles  en science économique : les économistes font apparaître  des lois qui semblent gouverner  le comportement  des agents . Une loi est fondée sur des hypothèses plus ou moins contraignantes qui représentent  des simplification  de la réalité .Hypothèses et lois permettent  alors de construire des modèles qui donnent une représentation théorique  du fonctionnement  de l'économie . Comme dans toute démarche  scientifique  , les modèles  sont confrontés aux faits : la validité d'une théorie  repose sur la capacité de ses conclusions à expliquer les faits .

Approche positive  et approche normative : une analyse positive explique pourquoi les choses et les comportements sont ce qu'ils sont . Elle vise donc à montrer le monde  "tel qu'il est" . Par contre une analyse  normative cherche  à définir  ce que doivent être les choses  et les comportements , à expliquer "comment doit être" le monde . Seule la démarche positive  relève de la science , l'économie normative est trop influencée par des valeurs que l'on cherche  à respecter . Cependant les économistes  conçoivent comme un prolongement logique  de leur travail , le fait  de donner des conseils en matière  de politique économique par exemple . Toutefois , si les économistes émettent  des avis , c'est toujours  en dernier ressort  les hommes politiques qui prennent les décisions .


Individualisme méthodologique et holisme : l'individualisme méthodologique  est une méthode d'analyse des faits économiques et sociaux qui part du principe du principe  que les phénomènes  étudiés  peuvent être expliqués  à partir des comportements individuels  alors que le holisme considère  que les comportements individuels s'inscrivent dans contexte global prédéterminé (les normes et les règles d'une société, la catégorie  sociale d'appartenance etc). .En conséquence , l'étude  du contexte global  est nécessaire pour comprendre les actes individuels

Microéconomie et macroéconomie  : l'analyse microéconomique  relève de l'individualisme méthodologique et prend  pour point de départ l'analyse  économique à l'échelle d'un agent . Elle choisit un agent type puis , pour passer  aux grandeurs globales , elle propose d'agréger les décisions individuelles. A l'inverse ,la macroéconomie s'intéresse  aux relations  entre les grandeurs globales . Donc , en microéconomie  le point de départ est l'analyse à l'échelle d'un agent économique , en macroéconomie il se situe à l'échelle de tous les agents économiques . Les conclusions  de l'analyse  microéconomique ne sont pas forcément généralisables au niveau macroéconomique. Il est difficile  de donner  des fondements  microéconomiques à l'analyse  macroéconomique , ce qui justifie  une approche purement  macroéconomique , ce qui justifie  une approche purement macroéconomique pour rendre compte de phénomènes que ne peut expliquer la microéconomie

L'objet de la science économique

 Les besoins  humains sont illimités : on définit  le besoin économique comme un manque qui peut être satisfait par l'acquisition  ou la consommation de biens et services , sachant  que ces mêmes biens et services sont produits en quantités limitées . on distingue  alors les besoins  qui possèdent  un caractère  absolu , que l'on ressent quelle que soit  la situation  des autres individus , et ceux qui ont  un caractère  relatif , que l'on éprouve au contact  des autres . Bien entendu, les premiers peuvent  atteindre  un seuil (boire et manger par exemple ), alors que les seconds paraissent illimités .

Les biens et les ressources sont limités : l'économie ne s'interesse qu'aux biens rares , que l'on appelle biens économiques et écarte donc  du domaine d'étude  les biens libres , qui par opposition aux biens rares, sont disponibles en abondance , comme l'air , l'eau , le soleil , le vent . Les biens économiques se caractérisent  par le fait  qu'ils nécessitent  un sacrifice  pour être produits

La rareté impose  des choix = comme  les ressources en travail et en matières premières sont rares , il est impossible  de produire  tous les biens nécessaires à la satisfaction des besoins  illimités. Ainsi, la science économique  cherche à répondre  aux questions  suivantes: quels biens produire ? Pour qui ces biens doivent -ils  être produits ? Pour qui ces biens doivent ils être produits ? comment ces biens doivent ils être produits? Pour qui ces biens doivent ils être produits? En définitive, on peut donner de la science économique la définition de Lionel Robbins en 1932 : "L'économie  est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif .

Principes clés

 le mot économie provient du grec oikos qui signifie maison et nomos qui représentent les règles . l'économie serait donc , dans un premier temps , l'ensemble  des règles de conduite  des activités  domestiques . Le terme économie politique  marque donc l'élargissement  de son domaine à la cité ou à la nation .

La science économique  , pour se distinguer  des autres sciences sociales et humaines qui ont pour objet  l'être humain , se définit par un objet  d'étude et une méthode  qui lui sont propres.

L'économie est une façon  particulière d'étudier les comportements  des hommes . Elle part  du constat que les hommes  éprouvent des besoins illimités , mais que les ressources dont ils disposent  pour les satisfaire n'existent qu'en  nombre limité (phénomène de rareté) : en conséquence , ils doivent faire  des choix . La science économique est donc la science  des choix , ou science  de la décision